Salut les apprenti·es ! Aujourd’hui, c’est la journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Et pas la journée de la femme, please, pas besoin de nous offrir des roses ou des soins liftants. Pour l’occasion, je vous partage 8 essais féministes qui m’ont marqué, pour faire avancer le féminisme et vos esprits déconstruits tout jolis.
Beauté fatale, Mona Chollet
Commençons par le commencement. Parce que je pense que cet essai est le premier essai féministe que j’ai lu. Et qu’il m’a fichu une bonne claque. Dans cet essai, aux allures d’enquête journalistique plus que d’essai d’ailleurs, Mona Chollet décortique la construction de la beauté chez les femmes et surtout toutes les injonctions faites aux femmes : maquillage, vêtements, épilation… Elle montre comment tout cela s’est mis en place pour priver les femmes de leur juste place dans la société.
Elle a été assez critiquée : on pourrait penser qu’elle crée de nouvelles injonctions avec son livre (si t’es une bonne féministe, tu te maquilles pas). Je l’ai pas ressenti comme ça mais plutôt comme une invitation à penser son rapport au corps dans la société, en prenant en compte les injonctions sociétales que l’on subit toutes et tous.
En somme, une bonne porte d’entrée pour se réapproprier son rapport au corps et en faire ce qu’on veut, en fonction de nos envies, et non celles de la société ou d’autrui.
Sorcières, Mona Chollet
Oui oui, encore Mocho (pour les intimes). Avec un ouvrage un peu différent sur la figure de la sorcière : la célibataire, la vieille fille, celle qui ne veut pas d’enfant. Ce livre a le mérite de poser toutes ces questions dans un seul et même ouvrage et j’ai beaucoup aimé ce fil rouge de la sorcière des temps modernes.
Là encore, une bonne introduction sur le sujet, mais comme pour tous les ouvrages de Mona Chollet à mon avis, ce n’est bien qu’une porte d’entrée.
King kong théorie, Virginie Despentes
Si tu cherches un essai court mais qui va chambouler ta vision des choses, je n’en nomme qu’un : King kong theorie. Court, percutant mais attention avec des sujets difficiles qui sont traités.
Cette théorie n’en est pas vraiment une, mais plutôt une vision radicale du féminisme, de la place des femmes dans la société.
Je préfère ne pas t’en dire plus : il faut se laisser surprendre (mais avec en tête les trigger warning) et se faire surprendre aux relectures aussi. J’y retiens toujours quelque chose de différent.
Politique du clitoris, Delphine Gardey
Ahhh le clitoris, sacro-saint organe du pur plaisir féminin dont on ne connait l’anatomie que depuis 1998 ! Il en fallait bien un livre. Et cet essai est éclairant : il retrace l’histoire du clitoris, enfin plutôt de sa perception. Oui, parce qu’il était connu dans l’Antiquité, au Moyen-Âge. Ici, c’est donc un essai historico-philosophique : pourquoi a-t-on voulu cacher cet organe ? Et pourquoi devient-il aujourd’hui un synonyme de l’empowerment des femmes.
Un essai qui se lit bien et qui est très éclairant. Pour mesdames comme messieurs !
Être éco-féministe, Jeanne Burgart-Goutal
Le petit dernier en chronologie. Une vraie mine d’or pour comprendre ce qu’est l’éco-féminisme. L’ouvrage retrace dans une première partie l’aspect théorique et les différents mouvements de l’éco-féminisme. Sans te spoiler la conclusion c’est : c’est compliqué, y’a plein de mouvements différents et justement il ne faut pas le théoriser, sinon on perd sa substance.
Et dans la deuxième partie, elle essaye de comprendre ce que ça signifie d’être éco-féministe, en pratique. Et c’est passionnant ! Bref, une lecture qui m’aura ouvert un horizon insoupçonné et à laquelle je reviendrai probablement.
Le regard féminin, Iris Brey
Moi qui aime bien le cinéma, il était temps de m’atteler au male gaze. Le male gaze, c’est une manière de filmer comme si on voyait à travers les yeux d’un homme hétérosexuel. C’est un cinéma qui objectifie les femmes.
A l’inverse, le female gaze essaye de créer d’autres manières de filmer.
Et c’est tout le propos de cet essai, qui fourmille d’exemples concrets de séries et de films de l’une ou l’autre manière de filmer. Attention les yeux, vous ne verrez plus les films comme avant !
La querelle des femmes, Eliane Viennot
Je ne pouvais faire cette liste sans mentionner, ne serait-ce qu’un petit peu, l’écriture inclusive. Eliane Viennot, c’est une historienne et une défenseuse de l’écriture inclusive. Dans ce court essai, elle nous parle de la querelle des femmes : une querelle qui commence au XVIè siècle et qui aboutira à l’évincement des femmes des universités et de plein de métiers. La querelle, en gros, c’est : est-ce que la femme est inférieure à l’homme.
Fin bref, tout ça pour dire que le féminisme date pas d’hier et que les problèmes d’aujourd’hui viennent de loin…
Méga intéressant comme approche historique mais aussi grammaticale.
Une chambre à soi, Virginia Woolf
Comment ne pas citer Virginia ? C’est peut-être un peu cliché, mais dans cette époque où la place des femmes dans l’espace public n’ets toujours pas ce qu’elle est, se demander quelle place en tant que femme on a pour se développer, c’est pas si bête.
Ce que j’aime bien dans ce livre, c’est qu’il est assez poétique, c’est pas un essai structuré pur et dur. J’ai eu l’impression de me balader avec une copine au parc, et qu’on parlait féminisme. Et c’était non seulement très sympa mais aussi instructif !
Et toi, quels sont les essais féministes que tu recommandes ?